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Bois de la Rosière

Découvrez l’histoire du bois de la Rosière.

À la fin août 1944, alors que les troupes allemandes refluaient vers l’est, les détenus de la prison de Charleville devaient être transférés en Allemagne. Ayant appris cette décision, la résistance incendia les autocars qui auraient dû effectuer ce transfert. Une unité de la gestapo d’Orléans qui battait en retraite le 29 août passait par Charleville ; ayant appris cet acte de sabotage, elle voulut se venger. Les allemands prirent 13 patriotes détenus à la prison, autant que d’autocars détruits. Ils les amenèrent au lieu-dit « le bois de la Rosière » et les ayant fait descendre des camions, ils les exécutèrent sauvagement.
Un monument a été érigé à cet endroit et chaque année la mairie de Tournes commémore ce tragique événement.

Émotions au bois de la Rosière

Déjà l’année précédente, la cérémonie du Bois de la Rosière avait revêtu un caractère exceptionnel à l’occasion du 70ème anniversaire de l’armistice. L’émotion était encore plus palpable le 13 septembre dernier; l’assistance plus nombreuse aussi.


« Nous nous retrouvons ce matin, comme chaque année depuis 71 ans, pour rendre hommage aux 13 patriotes fusillés par la gestapo et les miliciens. C’est dans ce petit bois de la Rosière, si calme, d’apparence si paisible oserais-je dire, que ces résistants ont été massacrés, plongeant notre petit village de 500 habitants à l’époque, dans l’horreur et la consternation. »

Pour comprendre la solennité du moment, il a fallu attendre quelques instants et la suite du discours de Madame le Maire:
« Sans les « Toulousains » nous aurions ignoré l’implication importante dans la résistance de Pierre CARTELET, qui a vécu à Tournes ainsi que ses parents. Monsieur Georges MURATET, Président du groupe de recherches, vient de nous expliquer le rôle important de ce résistant et nous avons souhaité l’associer à nos fusillés de la Rosière, tant la similitude des faits et des lieux est frappante:

  • 29 Août 1944, 13 fusillés à Tournes au Bois de la Rosière.
  • 27 juin 1944, 15 fusillés au Bois de la Reulle, près de Toulouse.

Tous avaient la même conviction : refuser la soumission à un idéal barbare. Il nous est donc apparu, comme une évidence, d’associer la mémoire de Monsieur CARTELET aux héros que nous honorons ce matin. »

L’hommage des enfants de Tournes

C’est avec infiniment de recueillement que l’assistance a écouté, devant le monument du souvenir, les poèmes lus par des élèves du Pôle scolaire de Tournes, sous les encouragements bienveillants de leurs enseignants.

Pierre a retrouvé son identité

« Dès que l’occasion se présentera, dès que les beaux jours vont irradier votre magnifique région des Ardennes et qu’à la fin de la journée la nuit va étendre ses grandes ailes, n’hésitez pas à lever la tête vers le ciel rempli d’étoiles. Car dans chacune d’entre elles, à partir d’aujourd’hui, il y aura un peu de Pierre CARTELET qui vous regardera avec amour, le sentiment du devoir accompli et la certitude que son sacrifice ne sera jamais vain ! »

C’est par ces quelques mots empreints de sérénité et de douceur que Monsieur Georges MURATET, Président du groupe de recherches Des Fusillés du BOIS DE LA REULLE GRAGNAGUE-CASTELMAUROU, a clôturé son allocution prononcée au Bois de la Rosière, le 13 septembre. Ce jour-là, ce n’est pas la mémoire de treize patriotes fusillés sur notre commune qui était honorée, mais celle de quatorze résistants tant la présence de Pierre CARTELET, assassiné au Bois de la Reulle à quelques kilomètres de Toulouse, était forte au pied du mémorial, en ce jour si particulier.

« Sur son petit nuage, Pierre CARTELET doit savourer. A ses côtés, ses quatorze compagnons du drame du BOIS DE LA REULLE et les treize de celui de la Rosière doivent partager l’émotion. » (G. Muratet).

Des Ardennes aux terres du sud de la France

Pierre CARTELET fut fait prisonnier dès l’avancée sauvage des nazis. Evadé, il trouva dans les Pyrénées Orientales la possibilité de se noyer dans l’anonymat. Il trouvera et intègrera alors la Résistance organisée en Pays Catalan. De Thuir à Prades, de Eynes à Perpignan, son action dans le Réseau « Bourgogne », organisant sans cesse le passage des patriotes en Espagne, et dans le réseau « Alliance », attirera sur lui les foudres de la Gestapo qui le condamna « A mort » par contumace ! Ses proches amis arrêtés, son sort étant scellé, plutôt que de se faire oublier et de passer la frontière pour rejoindre Londres via l’Espagne et le Portugal, il décida de poursuivre le combat à Toulouse….jusqu’à affronter de son dernier regard la gueule des fusils assassins…

Arrêté, il est emprisonné à la prison Saint Michel située dans la ville rose. Le 27 Juin 1944, il est extrait de sa cellule et fusillé avec quatorze autres résistants.

Non identifié, il est inhumé dans un cimetière de Toulouse, puis, en 1990, son corps est transféré dans un caveau dédié aux cinq fusillés anonymes sur la commune de Castelmaurou.

70 années après, l’identité de Pierre Cartelet est enfin établie. Il est resté inhumé à Castelmaurou. Mais, son esprit vagabonde toujours au-dessus de ses Ardennes natales.

Source : Groupe de Recherche de Toulouse
Article de Philippe CLAUSSE



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